Double jeu
Page 1 sur 1
Double jeu
Rappel du sujet :
Adolescente, Athénaïs a assisté en compagnie de son père Harmodios, citoyen d'Athènes, aux grandes Dionysies (festival de théâtre) données par la cité en l'honneur du dieu Dionysos.
Subjuguée par l'interprétation des tragédiens, elle a secrètement décidé de devenir l'un deux. Les rôles d'acteurs ne pouvant être interprétés que par des hommes, elle fait le choix de se faire engager dans la plus prestigieuse école de théâtre d'Athènes sous une fausse identité : à la scène, elle sera Apollonios, jeune éphèbe déterminé à devenir l'un des plus grands protagonistes (rôle principal) de tragédie grecque.
PNJ
Adolescente, Athénaïs a assisté en compagnie de son père Harmodios, citoyen d'Athènes, aux grandes Dionysies (festival de théâtre) données par la cité en l'honneur du dieu Dionysos.
Subjuguée par l'interprétation des tragédiens, elle a secrètement décidé de devenir l'un deux. Les rôles d'acteurs ne pouvant être interprétés que par des hommes, elle fait le choix de se faire engager dans la plus prestigieuse école de théâtre d'Athènes sous une fausse identité : à la scène, elle sera Apollonios, jeune éphèbe déterminé à devenir l'un des plus grands protagonistes (rôle principal) de tragédie grecque.
PNJ
Voilà, le grand jour était arrivé : Athénaïs... enfin Apollonios, se rendait à l'école du célèbre Thespis, premier dramaturge si l'on en croit la légende. La jeune femme venait de fêter ses 17 ans. Hier encore, ses parents et elle se disputaient à propos du prétendant qu'avait choisi son père. Heureusement pour elle, son père, le très respecté Harmodios, avait des idées assez progressistes pour son époque : pas question de marier sa fille sans son assentiment. Et il n'était pas né, le citoyen qui enfermerait Athénaïs dans le gynécée de sa villa. Voilà quatre ans qu'elle repoussait les propositions de son père, prétextant toutes sortes d'excuse : trop âgé, pas assez riche, vraiment trop laid... bref, jusqu'à présent, Athénaïs restait une femme libre, ce qui n'était pas un vain mot dans la bonne société grecque.
Et aujourd'hui enfin, son rêve inavoué allait se réaliser : devenir acteur de théâtre. Le matin même, la jeune fille avait parfait son déguisement : en premier lieu, cacher les formes naissantes de sa poitrine en les comprimant dans des bandes de percale, un coton finement tissé et doux au toucher ; elle avait ensuite enduit son corps d'une lotion au brou de noix, donnant ainsi un léger hâle à sa peau. Avec du kôl, elle avait légèrement épaissi ses sourcils. Enfin, elle avait passé dans ses cheveux mi-longs naturellement bouclés un peu de bandeline, cette pommade préparée à partir de pépins de coing et qui permettait de lisser les cheveux à la façon des lutteurs. Une lanière de cuir en guise de couronne achevait de lui donner un air masculin. Parée d'une tunique et de sandales qu'elle avait "empruntées" à l'un de ses frères, elle se faufila de la maison en prenant soin de ne pas se faire remarquer.
L'école de théâtre se trouvait à deux rues de l'agora. Nous étions en octobre et les prochaines Dionysies (les Dionysies champêtres) débuteraient en décembre. Viendrait ensuite les Lénéennes en janvier et pour finir les grandes Dionysies dont les premières manifestations commençaient en mars.
Athénaïs espérait être choisie pour faire partie des chœurs tragiques dès les prochaines festivités en l'honneur du dieux Dionysos. Tout dépendrait de son talent et des progrès qu'elle ferait en danse et chant. Mais il fallait avant tout convaincre le Chorège Lysicrate, l'un des nobles et généreux financeurs des Dionysies. Lysicrate était connu pour être un chorège particulièrement difficile dans le choix de ses choreutes (membres du chœur).
Et aujourd'hui enfin, son rêve inavoué allait se réaliser : devenir acteur de théâtre. Le matin même, la jeune fille avait parfait son déguisement : en premier lieu, cacher les formes naissantes de sa poitrine en les comprimant dans des bandes de percale, un coton finement tissé et doux au toucher ; elle avait ensuite enduit son corps d'une lotion au brou de noix, donnant ainsi un léger hâle à sa peau. Avec du kôl, elle avait légèrement épaissi ses sourcils. Enfin, elle avait passé dans ses cheveux mi-longs naturellement bouclés un peu de bandeline, cette pommade préparée à partir de pépins de coing et qui permettait de lisser les cheveux à la façon des lutteurs. Une lanière de cuir en guise de couronne achevait de lui donner un air masculin. Parée d'une tunique et de sandales qu'elle avait "empruntées" à l'un de ses frères, elle se faufila de la maison en prenant soin de ne pas se faire remarquer.
L'école de théâtre se trouvait à deux rues de l'agora. Nous étions en octobre et les prochaines Dionysies (les Dionysies champêtres) débuteraient en décembre. Viendrait ensuite les Lénéennes en janvier et pour finir les grandes Dionysies dont les premières manifestations commençaient en mars.
Athénaïs espérait être choisie pour faire partie des chœurs tragiques dès les prochaines festivités en l'honneur du dieux Dionysos. Tout dépendrait de son talent et des progrès qu'elle ferait en danse et chant. Mais il fallait avant tout convaincre le Chorège Lysicrate, l'un des nobles et généreux financeurs des Dionysies. Lysicrate était connu pour être un chorège particulièrement difficile dans le choix de ses choreutes (membres du chœur).
Dernière édition par Aspasie le Jeu 15 Nov - 12:58, édité 4 fois
Aspasie- Messages : 18
Date d'inscription : 10/11/2012
Double jeu - rencontre d'Athénaïs et d'Aspasie
En ce matin d'automne, Aspasie était mélancolique. Péricles, l'amour de sa vie, était parti pour Delphes depuis deux semaines déjà et malgré les soirées mondaines qu'elle organisait depuis son départ, rien ne lui faisait oublier son absence.
Heureusement, aujourd'hui elle rendait visite à son ami Lysicrate à l'école de théâtre de Thespis. Elle pourrait par la même occasion assister aux auditions des futurs chorètes.
Après s'est parée d'une toilette adaptée à la fraîcheur qui avait saisie la cité depuis quelques jours, Aspasie se fit déposer par ses serviteurs devant l'école. Le gardien la conduisit dans la loge de Lysicrate déjà installé confortablement et qui profitait des bienfaits d'un massage plantaire pratiqué par un jeune éphèbe dont la quasi nudité laissait supposer que ses talents ne se limitaient pas aux simples massages.
En la voyant, le visage Lysicrate s'illuminât. "Vous voici enfin chère à mon coeur. prenez place à mes côtés et conversons, voulez-vous ?". Aspasis s'installa dans la méridienne située en face de son hôte questionna aussitôt : "Les auditions ont-elles commencées ?". "Nous n'attendions que vous pour commencer ma chère" et joignant le geste à la parole Lysicrate intima l'ordre de commencer l'audition de la vingtaine d'acteurs espérant être engagés par le Chorège Lysicrate.
Le premier candidat se présenta puis commença par chanter un hymne à la gloire d'Héracles. Il accompagnait son chant par des pas de danses. Le tout était enlevé et très bien interprété. "Voilà qui commence bien", se dit pour lui même Lysicrate et il s'adressa à son invitée : "Qu'en pensez-vous ma muse ?". Aspasie partageait l'impression de son ami : "C'est assurément un homme dont il vous faut vous attacher les services. Peut-être sera-t'il celui qui vous permettra d'être honoré comme le meilleur Chorège des prochaines Dyonisies !".
Les auditions se succédèrent, les candidats étant plus ou moins convainquants. Ce fut au tour d'un jeune homme assez frêle pour son âge mais qui ne manquait pas de détermination. La particularité de son chant résidait dans le fait que sa voix n'avait pas encore mué. Aussi, l'hymne chanté par le jeune éphèbe, raisonnait dans la salle d'audition comme le chant d'une sirène envoûtant littéralement ceux qui l'écoutait. Les pas de danses étaient en revanche hésitants et parfois maladroits. Aussi, Lysicrate hésitait-il... Ce fut Aspasie, totalement transportée par le chant qu'elle venait d'entendre qui convaincue son ami d'engager le jeune homme. Elle demanda également à son hôte si elle pouvait prendre sous sa protection ce jeune prodige le temps de sa formation. Lysicrate ne pouvant rien refuser à la jeune femme, qui plus est concubine attitrée de l'influent Péricles, accepta sans condition.
Aspasie demanda à s'entretenir avec son protégé. Bien que visiblement ravi de sa bonne fortune, le jeune homme restait sur la réserve comme s'il redoutait les questions qui ne manqueraient pas d'être posées. D'où venait-il, qui étaient ses parents... Appollonios, puisqu'il s'appelait ainsi, répondit aimablement mais succinctement à la curiosité de sa "marraine". Il fut rapidement décidé qu'Appollonios prendrait quelques cours de diction chez Aspasie avant de rejoindre l'école pour suivre les cours de chant, de danse, de comédie et de tragédie.
Heureusement, aujourd'hui elle rendait visite à son ami Lysicrate à l'école de théâtre de Thespis. Elle pourrait par la même occasion assister aux auditions des futurs chorètes.
Après s'est parée d'une toilette adaptée à la fraîcheur qui avait saisie la cité depuis quelques jours, Aspasie se fit déposer par ses serviteurs devant l'école. Le gardien la conduisit dans la loge de Lysicrate déjà installé confortablement et qui profitait des bienfaits d'un massage plantaire pratiqué par un jeune éphèbe dont la quasi nudité laissait supposer que ses talents ne se limitaient pas aux simples massages.
En la voyant, le visage Lysicrate s'illuminât. "Vous voici enfin chère à mon coeur. prenez place à mes côtés et conversons, voulez-vous ?". Aspasis s'installa dans la méridienne située en face de son hôte questionna aussitôt : "Les auditions ont-elles commencées ?". "Nous n'attendions que vous pour commencer ma chère" et joignant le geste à la parole Lysicrate intima l'ordre de commencer l'audition de la vingtaine d'acteurs espérant être engagés par le Chorège Lysicrate.
Le premier candidat se présenta puis commença par chanter un hymne à la gloire d'Héracles. Il accompagnait son chant par des pas de danses. Le tout était enlevé et très bien interprété. "Voilà qui commence bien", se dit pour lui même Lysicrate et il s'adressa à son invitée : "Qu'en pensez-vous ma muse ?". Aspasie partageait l'impression de son ami : "C'est assurément un homme dont il vous faut vous attacher les services. Peut-être sera-t'il celui qui vous permettra d'être honoré comme le meilleur Chorège des prochaines Dyonisies !".
Les auditions se succédèrent, les candidats étant plus ou moins convainquants. Ce fut au tour d'un jeune homme assez frêle pour son âge mais qui ne manquait pas de détermination. La particularité de son chant résidait dans le fait que sa voix n'avait pas encore mué. Aussi, l'hymne chanté par le jeune éphèbe, raisonnait dans la salle d'audition comme le chant d'une sirène envoûtant littéralement ceux qui l'écoutait. Les pas de danses étaient en revanche hésitants et parfois maladroits. Aussi, Lysicrate hésitait-il... Ce fut Aspasie, totalement transportée par le chant qu'elle venait d'entendre qui convaincue son ami d'engager le jeune homme. Elle demanda également à son hôte si elle pouvait prendre sous sa protection ce jeune prodige le temps de sa formation. Lysicrate ne pouvant rien refuser à la jeune femme, qui plus est concubine attitrée de l'influent Péricles, accepta sans condition.
Aspasie demanda à s'entretenir avec son protégé. Bien que visiblement ravi de sa bonne fortune, le jeune homme restait sur la réserve comme s'il redoutait les questions qui ne manqueraient pas d'être posées. D'où venait-il, qui étaient ses parents... Appollonios, puisqu'il s'appelait ainsi, répondit aimablement mais succinctement à la curiosité de sa "marraine". Il fut rapidement décidé qu'Appollonios prendrait quelques cours de diction chez Aspasie avant de rejoindre l'école pour suivre les cours de chant, de danse, de comédie et de tragédie.
Aspasie- Messages : 18
Date d'inscription : 10/11/2012
Double jeu - premiers cours
PNJ
Athanaïs était rentrée directement chez elle après l'éprouvante audition. Passant par les quartiers des esclaves, elle avait regagner sa chambre en toute hâte. Une fois débarrassée de son déguisement, elle avait appelé sa servante pour qu'on lui prépare un bain. Ayant retrouvée son apparence féminine, elle pu enfin se prélasser dans sa chambre en attendant le dîner.
Son apparent calme cachait une envie irrésistible de crier sa joie à la face du monde : elle allait apprendre le métier d'acteur tragique dans la plus prestigieuse école d'Athènes ! Mais à la joie succédait l'angoisse d'être démasquée. Qu'adviendrait-elle si son stratagème était découvert ? sans compter la honte qui rejaillirait sur sa famille ? Il était encore temps de tout arrêter...
La jeune fille savait au fond d'elle qu'elle n'arrêterait pas quelques fussent les conséquences. Elle était bien décidée à vivre sa vie et à saisir la chance qui s'offrait à elle. Le seul problème dans l'immédiat était l'intérêt que lui portait cette métèque, concubine du grand Péricles. Qu'avait-elle besoin de jouer les professeurs de diction... Mais Athénaïs devait bien reconnaître que c'était grâce à cette Aspasie qu'elle devait d'être admise dans les choeurs des prochaines Dionysies. Alors, elle irait chez cette femme et se montrerait obéissante...
Son apparent calme cachait une envie irrésistible de crier sa joie à la face du monde : elle allait apprendre le métier d'acteur tragique dans la plus prestigieuse école d'Athènes ! Mais à la joie succédait l'angoisse d'être démasquée. Qu'adviendrait-elle si son stratagème était découvert ? sans compter la honte qui rejaillirait sur sa famille ? Il était encore temps de tout arrêter...
La jeune fille savait au fond d'elle qu'elle n'arrêterait pas quelques fussent les conséquences. Elle était bien décidée à vivre sa vie et à saisir la chance qui s'offrait à elle. Le seul problème dans l'immédiat était l'intérêt que lui portait cette métèque, concubine du grand Péricles. Qu'avait-elle besoin de jouer les professeurs de diction... Mais Athénaïs devait bien reconnaître que c'était grâce à cette Aspasie qu'elle devait d'être admise dans les choeurs des prochaines Dionysies. Alors, elle irait chez cette femme et se montrerait obéissante...
Dernière édition par Aspasie le Jeu 15 Nov - 12:56, édité 1 fois
Aspasie- Messages : 18
Date d'inscription : 10/11/2012
Double jeu - premiers cours (suite)
PNJ
Déguisée et grimée, Athénaïs quitta la villa pour rejoindre celle d'Aspasie située dans les quartiers riches proche de l'Acropole. Ce matin après s'être levée elle avait du justifier ses absences à venir. A sa nourrice elle avait expliqué qu'elle retrouvait des amies pour jouer au dernier jeu de société qui faisait fureur à Athènes, le jeu des cinq lignes, sorte de jeu divinatoire. Les jeunes filles issues des familles aisées de la ville se retrouvaient les unes chez les autres et passaient leurs journées à se prélasser et à jouer à ce genre de jeu.
Ce premier mensonge devait être le premier d'une longue série...
Mais pour le moment, elle devait se concentrer afin d'endosser à nouveau son personnage d'Appollonios. Elle arrivait chez son professeur de diction. Un serviteur l'accueillit et l'introduisit dans la salle de réception. Appollinios attendit son hôtesse un long moment avant que celle-ci apparaisse. Elle scruta le jeune homme quelques instants avant de le saluer :"Tu es bien pâle Appollonios ; tu n'es pas malade au moins ?". "Non, bien sur que non, madame", répondit-il.
Aspasie se rapprocha de lui et lui pris le menton pour l'obliger à la regarder dans les yeux : "Etrange, tu parais si fragile et si délicat... dis moi, es-tu homme ?" Par ces mots, elle lui demandait s'il était toujours adolescent ou s'il avait déjà eu des relations sexuelles. Apollonios rougit à la question à laquelle il ne s'était bien évidemment pas préparé :"Heu.. pas encore mais pourquoi..." sans qu'il est pu terminer sa phrase, Aspasie le coupa :"Voilà qui explique tes traits si féminins et la douceur de ta peau ; un ange à la voie céleste..." En disant ces derniers mots elle avait caressé les cheveux du jeune homme qui fit alors un pas en arrière.
Aspasie ressentit le trouble de son invité, le jaugea quelques instants, s'écarta de lui et s'exclama avec un léger sourire :"Bon, laissons cela de côté et commençons les exercices, veux-tu ?". Lui prenant les deux mains, elles l'installa toujours debout, face à elle : "Afin de d'améliorer ton interprétation, nous allons tout d'abord travailler ta respiration ensuite le travail musculaire et enfin ton élocution". Commencèrent alors les exercices de respiration...
Ils restèrent ensemble une bonne heure puis Apollonios prit congés de son professeur pour gagner sans tarder le théâtre. Au moment de se quitter, Aspasie l'embrassa sur les joues enserrant la tête du garçon entre ses mains et s’attardant volontairement avec sa bouche, là où commençait la commissure des lèvres d'Appollonios. "A demain mon élève assidu, je me languis déjà de toi..." dit-elle en le fixant d'un regard intense.
Troublé une nouvelle fois, le jeune homme recula, bafouilla un "Au revoir" et partit sans demander son reste.
En courant vers le théâtre, Athénaïs brûlait d'un feu intérieur qu'elle peinait à éteindre. Quelle sensation étrange... pourquoi un simple baiser la mettait elle dans touts ses états ? Cette Aspasie était vraiment... spéciale se disait-elle en arrivant juste à l'heure au cours de théâtre.
"Nous n'attendions plus que toi Apollonios" lui dit une voie de stentor, à peine le jeune-homme fut entré dans la salle d'audition. C'était Pisistrate, fils d'Hippocrate et tragédien qui allait, quelques années plus tard, devenir le premier homme politique d'Athènes en s'emparant du pouvoir. L'apprenti tragédien s’apercevrait d'ailleurs rapidement du caractère charismatique et parfois tyrannique de son professeur.
Sa première journée de cours commença par une introduction à la tragédie, puis fut suivi par des cours de danse pour s'achever dans l'après-midi par des cours de chant. Un repas frugale leur fut servi à la pause du midi et Apollonios resta volontairement à l'écart de ses camarades. Il aurait été bien incapable de suivre une conversation comme celles qu'avaient les jeunes garçons de son âge.
Le soir, Athénaïs, rentra chez elle épuisée. Après avoir pris le temps de se baigner et de se changer, elle prétexta avoir mangé trop de figues pour justifier son manque d'appétit et fila directement se coucher. Le lendemain promettait d'être aussi riche en émotions et un sommeil réparateur s'imposait donc.
Ce premier mensonge devait être le premier d'une longue série...
Mais pour le moment, elle devait se concentrer afin d'endosser à nouveau son personnage d'Appollonios. Elle arrivait chez son professeur de diction. Un serviteur l'accueillit et l'introduisit dans la salle de réception. Appollinios attendit son hôtesse un long moment avant que celle-ci apparaisse. Elle scruta le jeune homme quelques instants avant de le saluer :"Tu es bien pâle Appollonios ; tu n'es pas malade au moins ?". "Non, bien sur que non, madame", répondit-il.
Aspasie se rapprocha de lui et lui pris le menton pour l'obliger à la regarder dans les yeux : "Etrange, tu parais si fragile et si délicat... dis moi, es-tu homme ?" Par ces mots, elle lui demandait s'il était toujours adolescent ou s'il avait déjà eu des relations sexuelles. Apollonios rougit à la question à laquelle il ne s'était bien évidemment pas préparé :"Heu.. pas encore mais pourquoi..." sans qu'il est pu terminer sa phrase, Aspasie le coupa :"Voilà qui explique tes traits si féminins et la douceur de ta peau ; un ange à la voie céleste..." En disant ces derniers mots elle avait caressé les cheveux du jeune homme qui fit alors un pas en arrière.
Aspasie ressentit le trouble de son invité, le jaugea quelques instants, s'écarta de lui et s'exclama avec un léger sourire :"Bon, laissons cela de côté et commençons les exercices, veux-tu ?". Lui prenant les deux mains, elles l'installa toujours debout, face à elle : "Afin de d'améliorer ton interprétation, nous allons tout d'abord travailler ta respiration ensuite le travail musculaire et enfin ton élocution". Commencèrent alors les exercices de respiration...
Ils restèrent ensemble une bonne heure puis Apollonios prit congés de son professeur pour gagner sans tarder le théâtre. Au moment de se quitter, Aspasie l'embrassa sur les joues enserrant la tête du garçon entre ses mains et s’attardant volontairement avec sa bouche, là où commençait la commissure des lèvres d'Appollonios. "A demain mon élève assidu, je me languis déjà de toi..." dit-elle en le fixant d'un regard intense.
Troublé une nouvelle fois, le jeune homme recula, bafouilla un "Au revoir" et partit sans demander son reste.
En courant vers le théâtre, Athénaïs brûlait d'un feu intérieur qu'elle peinait à éteindre. Quelle sensation étrange... pourquoi un simple baiser la mettait elle dans touts ses états ? Cette Aspasie était vraiment... spéciale se disait-elle en arrivant juste à l'heure au cours de théâtre.
"Nous n'attendions plus que toi Apollonios" lui dit une voie de stentor, à peine le jeune-homme fut entré dans la salle d'audition. C'était Pisistrate, fils d'Hippocrate et tragédien qui allait, quelques années plus tard, devenir le premier homme politique d'Athènes en s'emparant du pouvoir. L'apprenti tragédien s’apercevrait d'ailleurs rapidement du caractère charismatique et parfois tyrannique de son professeur.
Sa première journée de cours commença par une introduction à la tragédie, puis fut suivi par des cours de danse pour s'achever dans l'après-midi par des cours de chant. Un repas frugale leur fut servi à la pause du midi et Apollonios resta volontairement à l'écart de ses camarades. Il aurait été bien incapable de suivre une conversation comme celles qu'avaient les jeunes garçons de son âge.
Le soir, Athénaïs, rentra chez elle épuisée. Après avoir pris le temps de se baigner et de se changer, elle prétexta avoir mangé trop de figues pour justifier son manque d'appétit et fila directement se coucher. Le lendemain promettait d'être aussi riche en émotions et un sommeil réparateur s'imposait donc.
Dernière édition par Aspasie le Jeu 15 Nov - 13:02, édité 2 fois
Aspasie- Messages : 18
Date d'inscription : 10/11/2012
Double jeu - confidences d'Aspasie
Apollonios venait de partir. Ce matin, lors de son premier cours de diction, Aspasie était rapidement tombée sous le charme du jeune homme. Ses manière efféminées et son corps androgyne lui plaisaient. La candeur du garçon et sa façon de rougir dès qu'elle tentait un geste intime n'étaient pas sans lui déplaire également.
Voilà 5 ans qu'Aspasie était arrivée de sa province pour vivre à Athènes. Elle avait du laisser derrière elle sa famille et ses amis pour vivre son rêve : philosopher avec les plus grands philosophes du moment et pourquoi pas, devenir professeur de rhétorique, ce qui était presque impensable à imaginer. Aujourd'hui et grâce notamment à sa rencontre avec Péricles, elle était en passe de concrétiser son rêve. Mais cela n'était pas sans contrepartie : concubine, elle ne jouissait d'aucun des privilèges accordés aux épouses et était même souvent la cible de moqueries. Elle n'avait pas non plus le bonheur d'être mère. Hera, déesse de la fécondité, n'avait pas, dans sa grande sagesse, souhaiter lui accorder le don d'enfanter au grand regret d'Aspasie.
Aussi, la jeune fille se consolait comme elle pouvait au travers d’œuvres caritatives en apportant un minimum d'instruction aux citoyens les plus pauvres de la ville ou en aidant les jeunes artistes en devenir comme Apollonios.
L'énorme potentiel décelé par Aspasie lors de l'audition chez le jeune homme l'avait touché. Elle l'aiderait autant qu'elle pourrait à devenir l'un des plus grands acteurs tragiques de son temps. De plus, elle savait par expérience que sans soutien, il était très difficile de faire carrière à Athènes.
Enfin, elle n'était pas insensible au charme du garçon et pour toutes ses raisons, elle languissait déjà de son retour...
Voilà 5 ans qu'Aspasie était arrivée de sa province pour vivre à Athènes. Elle avait du laisser derrière elle sa famille et ses amis pour vivre son rêve : philosopher avec les plus grands philosophes du moment et pourquoi pas, devenir professeur de rhétorique, ce qui était presque impensable à imaginer. Aujourd'hui et grâce notamment à sa rencontre avec Péricles, elle était en passe de concrétiser son rêve. Mais cela n'était pas sans contrepartie : concubine, elle ne jouissait d'aucun des privilèges accordés aux épouses et était même souvent la cible de moqueries. Elle n'avait pas non plus le bonheur d'être mère. Hera, déesse de la fécondité, n'avait pas, dans sa grande sagesse, souhaiter lui accorder le don d'enfanter au grand regret d'Aspasie.
Aussi, la jeune fille se consolait comme elle pouvait au travers d’œuvres caritatives en apportant un minimum d'instruction aux citoyens les plus pauvres de la ville ou en aidant les jeunes artistes en devenir comme Apollonios.
L'énorme potentiel décelé par Aspasie lors de l'audition chez le jeune homme l'avait touché. Elle l'aiderait autant qu'elle pourrait à devenir l'un des plus grands acteurs tragiques de son temps. De plus, elle savait par expérience que sans soutien, il était très difficile de faire carrière à Athènes.
Enfin, elle n'était pas insensible au charme du garçon et pour toutes ses raisons, elle languissait déjà de son retour...
Aspasie- Messages : 18
Date d'inscription : 10/11/2012
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum